Première garde (et pas la dernière...)

Adam avait quitté le Dr West après une petite discution personnelle dans la cage d'escalier. Il avait croisé le Dr Webber et avait donc conclu que ses internes n'allaient pas tarder à débarquer. Ils devaient attendre dans les vestiaires que quelqu'un fasse l'appel et les dispatche entre less différents chefs des internes. Adam croisa également le Dr Bailey qui sortait de la salle de repos et lui fit un geste de la main. Il descendit à l'accueil où il était censé récupérer ses internes. Une infirmière lui donna tout le matériel dont ses internes auraient besoin il fit cinq tas bien rangés. Le mot d'ordre d'Adam : organisation.

Il regarda sa montre et se demanda ce que pouvait bien faire ses internes. Pas foutu d'être à l'heure. Bon en même temps il connaissait bien les problèmes d'administration et le temps que quelqu'un aille faire l'appel. Et si ça se trouve le chef avait un peu débordé sur son créneau en faisant la morale aux internes. Comme toujours. Adam sourit. Il aimait bien se foutre de ses chefs, mais c'était toujours gentil, et jamais il ne leur manquait de respect. Ses internes auraient intérêt à en faire autant. Adam réfléchit à sa discution avec Julianne West. Il redoutait par dessus tout ce qu'elle lui avait dit, il pensait qu'elle était amoureuse, vraiment amoureuse. Elle n'avait vraiment pas de chance.

Adam espérait que la chirurgienne est un cas intéressant, elle le prennaitsouvent en intervention avec lui quand elle avait besoin d'être asistée. Et puis cela ferait de l'expérience pour l'un de ses interne. Le petit chanceux aurait la chance d'assister à une intervention de neurogirurgie, ce qui était plutôt rare pour une première garde mais c'était une chance à saisir et celui ou celle qui semblerait le plus prometteur gagnerait sa place au bloc. Il leva la tête et vit des internes qui commençaient à arriver.

Andréa était un peu beaucoup à coté de la plaque,maintenant qu'elle savait le nom de son résident fallait le trouver..ouais c'etait un début. D'ailleurs quand elle s'approcha de l'infirmier qui répartissait les internes Andréa suivit la main de l'infirmier qui montrait négligemment du doigt un couloir lorsqu'il les appela.

Elle suivit donc le groupe et se promit de se jeter sur la première machine à café qu’elle trouverai,hors de question de se planter pour son premier jour..bon elle avait mal commencé mais il faut voir le coté positif ça ne pourrait pas être pire !

Se passant une derriere fois une main sur le visage pour rester eveillée et surtout ne pas paraître ou ressembler à une morte vivante,elle inspira un grand coup en apercevant son « chef » plus loin.

Elle ne s’attendait pas à un jeune..plutot pas mal,qui semblait prendre soin de lui,la seule chose qu’elle espérait c’est qu’il ne soit pas un gros macho arrogant ou alors elle n’avait plus qu’a aller se jeter par une des fenêtres du SGH.

En arrivant pres de lui Andréa chassa de son esprit toutes ses pensées stupides et le salua d’un signe de tête ne voulant pas passer pour une grosse leche cul non plus.

Après qu’un homme ait fait l’appel dans les vestiaires, Chris se changea puis sortit de la pièce encore remplie des derniers internes qui se préparaient à rejoindre leur chef. Celui du jeune homme se nommait Adam Thompson. Il ne savait pas encore lequel des trois surnoms qu’il avait entendu désignait ce médecin mais sans doute s’en rendrait-il compte après quelques temps sous ses ordres. Ou alors le devinerait-il à la tête de son chef… Le « Docteur Torture » devait avoir un air de psychopathe, le « Tyran » une tête de bouledogue et le « Docteur Lunatique »… Bonne question. Il verrait bien.

Chris descendit les escaliers qui menaient au hall d’entrée et se dirigea d’une marche rapide vers l’accueil. Il ne tenait pas à être en retard dès son premier jour. Passant d’abord vers deux groupes d’internes, le jeune homme aperçut les deux premiers chefs des internes, deux femmes. La plus petite d’entre elles ne souriait pas mais avait l’air sympa. Quant à l’autre… Elle ne devait pas être commode. En espérant que le Docteur Thompson n’avait pas cet air sur le visage… Et, en arrivant devant celui-ci, le jeune Burton fut étonné de le voir si jeune. Il aurait pensé le voir dans la tranche d’âge du Docteur Webber. Mais cela ne le déçut pas, au contraire. Ce serait mieux de travailler avec quelqu’un de jeune. En plus, il n’était pas désagréable à regarder… Mais cette observation était entièrement objective. Chris ne désirait pas avoir de pensées de ce genre !

Saluant d’un simple signe de tête son chef, il attendit ensuite près d’une jeune interne, qu’il salua aussi, ses autres collègues avec qui il allait travailler à partir de maintenant. Il souhaitait qu’il y ait une bonne ambiance dans l’équipe, qu’ils ne se tireraient pas dans les pattes pour montrer à Thompson que l’un valait mieux qu’un autre. C’était ce que craignait le plus Chris. Lui n’était pas de ce genre et ne saurait pas se défendre dans cette situation. Mais il n’y avait pas de raison que cela se passe ainsi. Sans doute que le Docteur Thompson mettrait les choses au clair dès le début.

Adam était accoudé au comptoir des infirmières. Apparemment, un infirmier ou quelqu’un d’autre avait dû faire l’appel car il semblait qu’un groupe d’internes se dirigeaient vers lui. Adam jeta un coup d’œil à sa fiche pour regarder une nouvelle fois les noms et les remarques inscrites en dessous des photos de ses internes. Lawson, Sachs, Burton, Manning et Whitemord… trois filles, deux garçons. Adam releva la tête, les internes étaient arrivés et l’avaient salué timidement. Il fronça un sourcil et les observa un instant, histoire de savoir à qui il avait à faire. Ils étaient bien jeunes et paraissaient bien inexpérimentés. Adam soupira, il fallait se lancer maintenant qu’ils étaient arrivés. Plus vite il leur aurait donné du boulot, plus vite il serait tranquille.

« Alors vous allez être bien attentif à ce que je vais vous dire car je ne me répèterais pas. J’ai 5 règles et vous avez intérêt à les retenir, sinon vous allez en pâtir. »

Adam disait cela d’une voix forte et claire afin d’être sûr que ses internes l’entendent. Tout en parlant, il remplissait des formulaires, une manière de leur montrer qu’il était un médecin occupé et qu’il n’accepterait pas d’être dérangé pour rien.

« Première règle : vous n’êtes personne ici. Personne ne vous doit rien, vous avez tout à prouver. Et sachez que je ne serais jamais votre ami, ou pote, ou collègue… Je suis votre chef, vous êtes des larbins, ne l’oubliez jamais et comportez vous comme tel. »

Les internes faisaient la grimace. Adam était sans doute sévère, mais il était aussi très juste. Il récompenserait toujours un interne qui l’avait mérité. Adam les regarda les uns après les autres pour jauger leur attitude et se faire une petite idée de leur caractère.

« Deuxième règle, voici les protocoles de réanimation ainsi qu’une liste de numéros de téléphone et votre biper. Si une infirmière vous bipe, considérez cela comme une urgence et débrouillez vous pour arriver sur le champ. »

Le résident leur fit un signe de tête vers les piles qu’il avait fait un peu avant. Une fois que chaque interne eu prit ses affaires, il se dirigea dans le couloir qui se situait en face, ses internes sur les talons. Bon ils étaient à peu près attentifs, c’était déjà une bonne chose. Adam ne se sentait pas de devoir gueuler tout de suite. Il les emmena jusqu’à la salle de repose, un de ses endroits préférés, c’est pourquoi ça l’embêtait un peu de leur présenter cet endroit. Mais bon de toute façon il y aurait un grand nombre d’internes qui viendrait squatter cet endroit, Adam devrait se trouver un autre havre de paix dans l’hôpital.

« Voici les salles de repos, les temps pleins les monopolisent. Reposez vous où vous pouvez et quand vous pouvez. Règle numéro trois, si je fais une pause, laissez- moi en paix. Vous êtes dans la cour des grands maintenant alors vous vous débrouillez seuls autant que faire ce peut. Ne me réveillez pas à moins que votre patient soit en train de mourir. »

Les têtes des internes étaient assez comiques. Adam se dit qu’il valait mieux pour eux qu’ils n’espèrent pas sauver tous leurs patients car ils en seraient bien loin. Même si les chirurgiens avaient assez tendance à se prendre pour Dieu, ce n’était pas le cas, il n’y avait pas de risque zéro dans leur profession.

« J’en viens à la règle numéro quatre, votre patient a intérêt à être encore en vie quand j’arrive. Non seulement vous auriez tué un patient, mais en plus vous m’auriez dérangé pour rien. Et je déteste perdre mon temps. Règle numéro cinq, quand je bouge, vous bougez. Vous ne prenez pas d’initiative et vous faites ce que je vous dis de faire… »

Adam referma la porte de la salle de repos. Maintenant les internes savaient à qui ils avaient à faire. La prochaine étape était le bureau des infirmières où Adam espérait retrouver Julianne, qui aurait peut-être quelque chose d’intéressant pour lui. À première vue, deux internes semblaient plus attentifs que les autres. Une petite blonde du nom d’Andréa Lawson et un beau brun nommé Chris Burton. Les autres n’avaient pas l’air d’être des mauvais bougre mais ils semblaient moins dégourdis que ces deux là.

Chris retint quelques secondes sa respiration lorsqu’il vit que le Docteur Thompson allait prendre la parole. Il redoutait un peu de savoir quel homme se cachait derrière ce médecin car celui-ci serait son chef durant son internat ici. Et, comme il s’en douta, le docteur n’y alla pas en douceur et voulut de suite montrer qui était le chef ici. Le jeune Burton écouta donc attentivement les cinq règles qu’on leur imposait. Il n’était pas vraiment d’accord avec le ton utilisé mais au fond, les paroles étaient justes. Les internes n’étaient encore rien dans cet hôpital et devaient faire leurs preuves. Chris en était conscient.

Au moment où le Docteur Thompson leur désigna d’un signe de tête les différentes piles d’affaires sur le comptoir en leur indiquant ce que c’était, le jeune homme attendit que les autres se soient servi avant d’en faire autant. Et alors qu’il emboîtait le pas de son chef et de ses collègues, il lut rapidement les fiches qu’il avait reçues ainsi que les explications sur le fonctionnement du biper. Cela n’avait pas l’air très sorcier. De toute façon, comme le biper était un des objets les plus utilisés dans un hôpital, il apprendrait à s’en servir correctement au fil du temps et des messages qu’on lui enverrait.

Mais il n’était pas encore là. Pour l’instant, il était aux cinq règles du Docteur Thompson. Et celui-ci leur montra les salles de repos en ouvrant la porte de l’une d’entre elles. C’était sommaire mais c’était mieux que rien. Et puis ce n’était pas le club Med ici. Le métier de médecin n’était pas de tout repos et c’était déjà bien qu’il y ait des lits pour reprendre des forces entre deux interventions ou consultations. Mais là encore, il n’était pas là. Il avait quarante-huit heures de garde à faire. Après peut-être irait-il ici se reposer avant de prendre le volant de sa voiture. Ce serait plus prudent. Sinon, ce serait vraiment bête de voir dans le journal un article du genre « un médecin tué sur la route après avoir sauvé des vies ». Enfin, c’était ironique car Chris ne pensait pas sauver réellement des vies dans les premiers temps. On lui confirait sans doute des petites besognes. Après tout, les internes n’étaient-ils pas des larbins comme l’avait si bien dit Thompson ?

La règle numéro cinq arrivait enfin : suivre aveuglément les ordres de son chef. Là encore Chris ne s’attendait pas à autre chose. Il savait qu’au début, il ne fallait pas faire de vagues et faire ce qu’on lui demandait de faire. Et puis même, s’il y avait un problème avec les ordres donnés, on se taisait pour se faire bien voir. Les internes qui venaient à peine d’arriver n’avaient pas à contester, n’avaient pas à décider d’obéir ou non face à une besogne qu’ils ne désiraient pas faire, n’avaient rien le droit de dire. S’ils étaient ici, c’était pour apprendre et il y avait différentes façons de le faire, même si certaines n’étaient pas aussi bien que les autres. Mais sans doute que si un interne disait quelque chose, on ferait en sorte de lui refiler les plus basses tâches médicales. Alors Chris allait obéir sans contester.

Andréa leva un sourcil en voyant certaines prendre des notes…. Fallait il vraiment mettre sur papier le fait qu’on les prennent pour des larbins ? Mouais c’était pas trop l’avis d’Andy. Surtout que c’était assez simple à retenir. Suivant le groupe sans un mot, elle essayait de garder une attitude neutre en écoutant les paroles de son résident… Etonnant, elle ne l’imaginait pas comme ça. Cela devait être qu’une image, une première impression pour faire croire qu’on est un dur et pour s’arranger à ce que les petits bleus fassent dans leur blouse. Pour sa part, il lui en fallait plus. Andréa savait à quoi s’attendre en venant ici et la dernière chose qu’il lui venait à l’esprit pour son temps libre, c’était de faire autre chose qui n’était surtout pas en rapport avec le SGH donc qu’il se rassure, Andréa ne s’amuserait pas à faire copine copain avec lui.

Elle continua à écouter sans broncher mais quelques instant, elle ne put s’empêcher de faire de gros yeux. Pas d’initiatives ? Donc si un patient qui est à nous est en train de mourir on ne bouge pas, si on a finit notre boulot on reste comme des andouilles à attendre que Mr Thompson repasse par la pour refiler une corvée à faire…. Oula la petite Lawson allait devoir prendre l’habitude de tourner plusieurs fois sa langue dans sa bouche avant de parler, car il risquait d’y avoir des étincelles sinon.

Emboîtant le pas vers le bureaux des infirmières, Andréa regardait autour d’elle, histoire de se familiariser avec les lieux qu’elle allait traverser de long en large pendant des années, voila ce qu’elle espérait et puis….Eviter une certaine personne le plus possible aussi..Ca serait bien ça aussi Rolling Eyes

. Tout en rangeant son protocole de réa dans l'une des poches de sa blouse, la jeune femme prit alors son bipper pour l'inspecter de plus pres. S'il allait continuer à les rabaisser autant apprendre à savoir comment ce petit truc marchait plutot que l'ecouter..enfin si elle ecouterait mais que vaguement...d'une oreille...

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